Choisir le bon plan Zapier peut vite devenir un casse-tête : tâches, Zaps, paliers de prix, multi‑étapes, IA, utilisateurs… Derrière ces termes se cache en réalité une logique assez simple : payer en fonction du niveau d’automatisation dont vous avez réellement besoin. Cet article décrypte la tarification Zapier à travers des scénarios concrets pour le marketing, le business et l’opérationnel.
Comprendre la tarification Zapier : les notions clés avant de comparer les prix
Tâches, Zaps, applications : le vocabulaire indispensable
Pour comprendre les paliers de coût Zapier, il faut d’abord clarifier trois notions fondamentales :
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Zap : c’est l’automatisation en elle‑même, composée d’un déclencheur (trigger) et d’une ou plusieurs actions. Exemple : “Quand un nouveau lead arrive dans Facebook Lead Ads (trigger), créer un contact dans HubSpot et envoyer un message Slack (2 actions)”.
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Tâche (task) : chaque action exécutée par Zapier = 1 tâche. Dans l’exemple précédent, si le Zap s’exécute une fois, cela consomme 2 tâches. Ce sont ces tâches qui déterminent en grande partie votre facture.
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Applications (apps) : ce sont les outils que vous connectez à Zapier (Gmail, Slack, Notion, HubSpot, Pipedrive, Shopify, etc.). La plupart sont disponibles sur tous les plans, mais certaines fonctionnalités avancées nécessitent un palier supérieur.
Le prix de Zapier dépend donc principalement :
- Du nombre de tâches mensuelles dont vous avez besoin.
- Du nombre de Zaps actifs (automatisations en cours d’utilisation).
- Du type d’actions (mono‑étape, multi‑étapes, filtres, routes, fonctionnalités avancées).
- Du nombre d’utilisateurs (compte individuel ou équipe).
Les grands types de plans Zapier (aperçu 2024)
Les montants exacts peuvent évoluer, mais la structure globale reste stable. À date, la grille se découpe en cinq grandes familles (prix indicatifs mensuels, pour un abonnement annuel) :
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Free : 0 $, idéal pour tester et pour des automatisations très simples (nombre limité de tâches et de Zaps, pas ou peu de multi‑étapes).
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Starter : entrée de gamme payante (environ 20–30 $/mois), pour quelques automatisations structurantes dans une petite activité.
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Professional : le palier “confort” (souvent autour de 70–90 $/mois) pour les freelances avancés, petites équipes marketing et TPE/PME très automatisées.
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Team : pour les équipes collaboratives (plusieurs utilisateurs, dashboards partagés) ; budget plutôt à trois chiffres.
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Company : offre entreprise avec SSO, sécurité avancée, support prioritaire et volumes de tâches très élevés.
Plutôt que de lister les caractéristiques de chaque plan, l’approche la plus pertinente pour le business et le marketing est de partir des scénarios d’usage et de voir comment ils se traduisent en coûts.
Scénarios d’usage : quel plan Zapier pour votre niveau d’automatisation ?
Scénario 1 : freelances et solo‑preneurs qui démarrent avec l’automatisation
Profil typique :
- Consultant, freelance marketing, formateur ou coach.
- Base de données de clients limitée, mais besoin de gagner du temps sur l’administratif et la gestion de leads.
- Usage léger de Zapier, quelques automatisations à haut impact.
Automatisations fréquentes :
- Envoyer un e‑mail de bienvenue personnalisé lorsqu’un lead s’inscrit à une newsletter (Typeform → Gmail / MailerLite / Mailchimp).
- Créer automatiquement un contact dans un CRM (HubSpot, Pipedrive) à chaque nouveau formulaire rempli.
- Envoyer une notification Slack ou e‑mail quand un paiement Stripe ou PayPal est reçu.
- Ajouter les nouveaux rendez‑vous Calendly dans Google Sheets pour le suivi.
Volume typique :
- Quelques centaines de tâches par mois (moins de 1 000 tâches).
- Entre 3 et 10 Zaps actifs, principalement simples ou avec 2–3 étapes.
Plan recommandé :
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Free si :
- Vous testez le principe et que l’automatisation n’est pas encore critique.
- Vous êtes à l’aise avec 1 ou quelques Zaps simples (mono‑étape) et un faible volume de tâches.
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Starter si :
- Vous commencez à avoir un flux régulier de leads ou de clients.
- Vous avez besoin de Zaps multi‑étapes (ex : formulaire → CRM → e‑mail → ajout à une liste d’audience).
- Votre activité dépend de plus en plus de l’automatisation (perte de temps manuelle si Zapier tombe).
En pratique, de nombreux indépendants passent très vite du Free au Starter, car la limitation en tâches et en Zaps devient contraignante dès que l’on commence à automatiser sérieusement son marketing.
Scénario 2 : TPE/PME avec marketing digital structuré
Profil typique :
- Petite entreprise (2 à 20 personnes), équipe marketing ou commerciale réduite.
- Plusieurs canaux d’acquisition : Facebook Ads, Google Ads, LinkedIn, webinaires, SEO.
- CRM déjà en place, outils variés (notamment pour l’e‑mailing, le suivi de leads, les webinaires).
Automatisations fréquentes :
- Centraliser tous les leads des différents formulaires (site WordPress, landing pages, Facebook Lead Ads) dans un CRM.
- Segmenter automatiquement les contacts selon leurs réponses (tags dans un outil d’e‑mailing, mise à jour de champs dans le CRM).
- Notifier automatiquement les commerciaux sur Slack ou e‑mail selon le type de lead ou le score.
- Créer et mettre à jour des tableaux de bord dans Google Sheets ou Airtable pour le suivi marketing.
- Relancer les prospects automatiquement après X jours sans réponse (workflow multicanal).
Volume typique :
- Entre 2 000 et 10 000 tâches par mois (voire davantage si la génération de leads est importante).
- 10 à 30 Zaps actifs avec plusieurs étapes, filtres, conditions ou routes.
Plan recommandé :
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Starter haut de gamme (palier supérieur en nombre de tâches) si :
- L’automatisation reste concentrée sur quelques use cases précis (nurturing basique, notifications, reporting).
- Votre volume de leads est encore raisonnable (quelques centaines par mois).
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Professional si :
- Vos pipelines marketing / sales sont complexes (plusieurs branches conditionnelles).
- Vous utilisez intensivement les filtres, les routes, les webhooks ou des fonctionnalités avancées pour orchestrer vos données.
- Vous observez régulièrement des dépassements de tâches sur un plan Starter.
À partir de ce niveau, il devient crucial de surveiller la consommation de tâches pour éviter les surprises sur la facture, particulièrement si vos campagnes d’acquisition peuvent connaître des pics soudains.
Scénario 3 : startups SaaS, agences marketing et équipes produit
Profil typique :
- Startups en croissance, agences marketing / growth, studios de produits digitaux.
- Équipes multi‑fonctionnelles (marketing, produit, support, data) qui collaborent autour de Zapier.
- Besoin d’industrialiser des workflows métiers : onboarding clients, intégration de données, support, facturation.
Automatisations fréquentes :
- Intégrer un SaaS maison avec des CRM, outils de facturation, outils de support (Zendesk, Intercom, Freshdesk…).
- Synchroniser en quasi temps réel les données entre plusieurs bases (Airtable, Notion, bases internes).
- Mettre en place des parcours d’onboarding automatisés avec de multiples étapes et conditions.
- Orchestrer la communication entre marketing, produit et support via Slack, e‑mail et CRM.
- Relier des événements produits (sign‑up, upgrade, churn) à des campagnes marketing et des actions internes.
Volume typique :
- 10 000 tâches par mois et plus, parfois plusieurs dizaines de milliers.
- 30, 50 voire 100 Zaps actifs, avec une forte complexité (branches, filtres, webhooks).
- Plusieurs utilisateurs qui créent/maintiennent les automatisations.
Plan recommandé :
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Professional avancé si :
- L’équipe reste limitée (1 utilisateur principal, quelques collaborateurs occasionnels).
- Vous pouvez concentrer les automatisations critiques sur un seul compte.
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Team si :
- Vous avez besoin de collaboration, de gestion des droits et de séparation par dossiers/projets.
- Plusieurs personnes doivent administrer, éditer ou surveiller les Zaps.
- Votre environnement nécessite un minimum de gouvernance (qui modifie quoi, historique, propriété des workflows).
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Company si :
- La sécurité, la conformité (SSO, SCIM, logs avancés) et le support prioritaire sont des éléments indispensables.
- Zapier devient un maillon critique de l’infrastructure de données ou de l’expérience client.
Pour ces profils, l’arbitrage se fait moins sur “quel plan coûte le moins cher” que sur “quel plan sécurise au mieux notre architecture d’automatisation à long terme”. L’impact d’une panne ou d’une mauvaise gouvernance peut coûter bien plus que la différence de tarif mensuel.
Scénario 4 : structures corporate et grands comptes
Profil typique :
- Grandes entreprises avec plusieurs BU, filiales ou régions.
- Équipe data/IT impliquée, préoccupations fortes de sécurité et de conformité.
- Besoin d’intégrer Zapier dans un écosystème d’outils très large, parfois en complément d’iPaaS plus lourds.
Automatisations fréquentes :
- Orchestration de flux de données entre CRM globaux (Salesforce, Dynamics 365), outils marketing et systèmes métiers.
- Automatisation de processus internes RH, finance, juridique (notifications, enrichissement, synchronisation de bases).
- Construction rapide de prototypes de workflows avant industrialisation dans des solutions internes.
Volume typique :
- Des dizaines voire centaines de milliers de tâches par mois.
- Plusieurs dizaines d’utilisateurs (voire plus), avec des droits différenciés.
Plan recommandé :
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Company quasi systématiquement :
- Pour bénéficier du SSO, de la gestion avancée des accès, de logs détaillés et parfois d’un account manager dédié.
- Pour obtenir une tarification négociée sur les gros volumes de tâches.
À ce stade, Zapier est souvent intégré dans une stratégie d’automatisation globale ; le prix se discute dans une optique de contrat entreprise plus que via le site standard.
Comment estimer le coût de Zapier à partir de vos besoins réels
Étape 1 : lister vos cas d’usage concrets
La première erreur est de choisir un plan en se basant uniquement sur un “feeling” (“on va sûrement beaucoup automatiser”). La méthode efficace consiste à :
- Recenser les processus répétitifs actuels : saisies manuelles, export/import CSV, copier‑coller, envoi d’e‑mails répétitifs.
- Les classer par priorité business : génération de revenus, réduction de risque, gain de temps significatif.
- Tracer pour chaque processus un workflow type (déclencheur, applications impliquées, nombre d’étapes).
Vous obtenez ainsi une liste de Zaps potentiels avec un début d’estimation du nombre de tâches consommées par exécution.
Étape 2 : estimer le volume de tâches mensuelles
Pour chaque automation envisagée, posez‑vous trois questions :
- Combien de fois par mois ce workflow se déclenche‑t‑il ? (nombre de leads, de commandes, de rendez‑vous, etc.)
- Combien d’actions ce Zap effectue‑t‑il à chaque exécution ? (chaque action = 1 tâche)
- Existe‑t‑il des branches conditionnelles (routes) qui ne s’exécutent pas à chaque fois ?
Exemple simple :
- Vous recevez 300 nouveaux leads par mois.
- Pour chaque lead, votre Zap :
- Crée un contact dans le CRM (1 tâche).
- Ajoute le contact à une liste dans votre outil d’e‑mailing (1 tâche).
- Envoie une notification Slack à l’équipe commerciale (1 tâche).
Ce Zap consomme donc 3 tâches x 300 exécutions = 900 tâches par mois.
Répétez l’exercice pour vos principaux workflows, additionnez le tout, puis :
- Ajoutez une marge de sécurité (20 à 30 %) pour couvrir les pics d’activité et de nouveaux cas d’usage qui apparaîtront vite.
- Positionnez‑vous sur le palier de tâches immédiatement supérieur dans la grille de Zapier.
Étape 3 : arbitrer entre complexité des Zaps et coût
Deux stratégies opposées existent :
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Centraliser la logique dans quelques Zaps “usine à gaz” :
- Moins de Zaps à maintenir, mais plus complexes.
- Utilisation intensive de routes, de filtres et de webhooks.
- Très adapté à des équipes expérimentées.
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Multiplier les petits Zaps simples :
- Plus lisible pour les débutants, plus segmenté par use case.
- Parfois plus coûteux en nombre de tâches si des étapes sont dupliquées d’un Zap à l’autre.
Votre niveau de maturité sur Zapier et la taille de votre équipe doivent guider ce choix. Une équipe de marketing non technique préfèrera souvent de petits Zaps clairs, quitte à optimiser plus tard pour réduire le nombre de tâches.
Réduire sa facture Zapier sans sacrifier l’automatisation
Optimiser ses Zaps pour consommer moins de tâches
Quelques bonnes pratiques permettent de limiter la consommation de tâches tout en gardant un haut niveau d’automatisation :
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Utiliser des filtres en amont : placez des filtres au début de vos Zaps pour ne traiter que les événements réellement utiles (ex : ne traiter que les leads qualifiés au‑delà d’un certain score).
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Regrouper des actions dans un même Zap quand elles suivent toujours la même logique (ex : toutes les actions post‑inscription, plutôt qu’un Zap par action).
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Limiter les actions redondantes : éviter d’écrire les mêmes données dans plusieurs systèmes si ce n’est pas strictement nécessaire.
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Nettoyer régulièrement les Zaps inactifs : désactiver ou supprimer les automatisations qui ne servent plus ou qui ont été remplacées par d’autres workflows.
Surveiller les dépassements et adapter son plan
Zapier fournit un suivi fin de la consommation de tâches. Exploitez‑le pour :
- Identifier les Zaps les plus gourmands en tâches.
- Comprendre quels workflows pourraient être optimisés ou fusionnés.
- Décider si un changement de palier de tâches est plus économique que la limitation manuelle de certains flux.
Dans beaucoup de cas, il vaut mieux monter d’un palier plutôt que de brider son automatisation, surtout si celle‑ci génère directement du chiffre d’affaires (lead gen, e‑commerce, upsell, etc.).
Tester, documenter, puis industrialiser
Une stratégie saine consiste souvent à :
- Lancer de petits Zaps expérimentaux pour valider la valeur business.
- Mesurer sur 1 à 2 mois l’impact (temps gagné, erreurs réduites, CA généré) et la consommation de tâches.
- Documenter les workflows qui fonctionnent bien (schémas, vidéos internes, guides texte).
- Les industrialiser ensuite dans des Zaps plus robustes, optimisés en termes de tâches et prêts à être mis à l’échelle.
Cette approche incrémentale permet d’aligner au mieux vos dépenses Zapier sur la valeur réellement créée par l’automatisation.
Aller plus loin dans le choix de votre plan Zapier
Critères avancés à prendre en compte au‑delà du prix affiché
Au‑delà du nombre de tâches et du prix mensuel, plusieurs aspects peuvent faire pencher la balance pour un plan plutôt qu’un autre :
- Fréquence de mise à jour (polling) : certains plans offrent des déclenchements plus rapides, utile pour les workflows sensibles au temps (support, notifications internes, suivi temps réel).
- Fonctionnalités avancées : webhooks, intégrations premium, fonctionnalités d’IA, gestion fine des erreurs et des retries.
- Collaboration et gouvernance : dossiers partagés, rôles et permissions, historique des modifications, très importants pour les équipes.
- Support : priorisation des tickets, accompagnement, éventuellement account manager pour les gros comptes.
Pour un responsable marketing ou un dirigeant de PME, ces critères peuvent peser autant que le tarif nominal, surtout si l’automatisation devient une brique stratégique du business.
Ressources pour creuser les scénarios d’usage et affiner votre budget
Pour affiner encore votre choix de plan et découvrir des idées de workflows adaptés à votre niveau d’automatisation, vous pouvez consulter notre article spécialisé sur les différentes utilisations de Zapier en marketing et business, qui met en perspective les fonctionnalités clés avec des cas concrets d’entreprise.
En croisant ces exemples avec la méthode d’estimation de tâches présentée plus haut, vous pourrez construire un budget Zapier réaliste, aligné sur votre niveau d’automatisation actuel et futur, et surtout parfaitement justifié par la valeur générée.

